22 février 2013
Les premiers résultats relevés après l’impact de l’astéroïde en Russie
le 15 février, le plus grand depuis plus d’un siècle, deviennent plus
précis. Pour l’ESA, ces informations sont d’une valeur cruciale pour le
développement de stratégies de détection et d’observation d’astéroïdes.
Le 15 février à 03:20 GMT, un objet naturel a pénétré l’atmosphère terrestre et s’est désagrégé dans le ciel de Chelyabinsk en Russie.
Les nombreux enregistrements vidéo montrent une trajectoire allant du nord-est au sud-ouest avec un angle plat de 20° au-dessus de l’horizon. La vitesse d’entrée dans l’atmosphère est estimée à 18 km/s,
donc plus de 64 000 km/h.
D’après les calculs de Peter Brown (University of Western Ontario, Canada) basés sur les relevés d’un réseau mondial, les fréquences des ondes sonores détectées étaient extrêmement basses et l’objet avait une taille estimée d’environ 17 m pour une masse comprise entre 7 000 et 10 000 tonnes avant d’exploser dans l’atmosphère.
L’explosion fut d’une puissance estimée de 500 kilotonnes de TNT – ce qui correspond à environ 30 fois l’énergie libérée par la bombe atomique d’Hiroshima – et ceci à une distance de 15 à 20 km au-dessus de la surface terrestre.
Le 15 février à 03:20 GMT, un objet naturel a pénétré l’atmosphère terrestre et s’est désagrégé dans le ciel de Chelyabinsk en Russie.
Les nombreux enregistrements vidéo montrent une trajectoire allant du nord-est au sud-ouest avec un angle plat de 20° au-dessus de l’horizon. La vitesse d’entrée dans l’atmosphère est estimée à 18 km/s,
donc plus de 64 000 km/h.
D’après les calculs de Peter Brown (University of Western Ontario, Canada) basés sur les relevés d’un réseau mondial, les fréquences des ondes sonores détectées étaient extrêmement basses et l’objet avait une taille estimée d’environ 17 m pour une masse comprise entre 7 000 et 10 000 tonnes avant d’exploser dans l’atmosphère.
L’explosion fut d’une puissance estimée de 500 kilotonnes de TNT – ce qui correspond à environ 30 fois l’énergie libérée par la bombe atomique d’Hiroshima – et ceci à une distance de 15 à 20 km au-dessus de la surface terrestre.
Selon nos connaissances actuelles sur les objets géocroiseurs volant à
proximité de la terre, des événements d’une telle ampleur peuvent se
répéter qu’après plusieurs décennies, voir tous les 100 ans.
Questions et réponses données par l’équipe de l’ESA en charge de l’observation d’objets géocroiseurs à proximité de la terre
Nicolas Bobrinsky, chef de projet du programme de surveillance de l’espace (Space Situational Awareness, SSA) de l’ESA et Detlef Koschny, responsable des objets géocroiseurs au bureau de surveillance de l’espace, ont répondu aux questions suivantes.
Y a-t-il un lien entre cet événement et le passage prévu de l’astéroïde 2012 DA14 qui a survolé la terre à 19:27 GMT ce même jour à seulement 28 000 km ?
DVK : La trajectoire et le lieu d’entrée dans l’atmosphère ainsi que le fait qu’il y ait beaucoup de temps entre ces deux événements indiquent que l’objet qui a explosé en Russie n’est pas lié à l’astéroïde 2012 DA14.
Qu’est ce qui a causé les dégâts sur terre ?Des personnes ou des bâtiments ont-ils été touchés par des fragments de l’objet en Russie ?
DVK : De nombreux média ont indiqué que l’onde de choc avait causé l’explosion de fenêtres et quelques dégâts aux infrastructures du centre de Chelaybinsk. Normalement, les premiers dégâts apparaissent quand la pression d’air est cinq fois supérieure à la pression normale au niveau de la mer. Un grand nombre de fenêtres peuvent se briser lorsque cette valeur est dépassée de 10 à 20 fois.
Comme l’explosion et la boule de feu se sont propagées le long d’une basse trajectoire sur l’horizon, l’onde de pression cylindrique s’est certainement étendue avec intensité directement sur le sol.
Nicolas Bobrinsky, chef de projet du programme de surveillance de l’espace (Space Situational Awareness, SSA) de l’ESA et Detlef Koschny, responsable des objets géocroiseurs au bureau de surveillance de l’espace, ont répondu aux questions suivantes.
Y a-t-il un lien entre cet événement et le passage prévu de l’astéroïde 2012 DA14 qui a survolé la terre à 19:27 GMT ce même jour à seulement 28 000 km ?
DVK : La trajectoire et le lieu d’entrée dans l’atmosphère ainsi que le fait qu’il y ait beaucoup de temps entre ces deux événements indiquent que l’objet qui a explosé en Russie n’est pas lié à l’astéroïde 2012 DA14.
Qu’est ce qui a causé les dégâts sur terre ?Des personnes ou des bâtiments ont-ils été touchés par des fragments de l’objet en Russie ?
DVK : De nombreux média ont indiqué que l’onde de choc avait causé l’explosion de fenêtres et quelques dégâts aux infrastructures du centre de Chelaybinsk. Normalement, les premiers dégâts apparaissent quand la pression d’air est cinq fois supérieure à la pression normale au niveau de la mer. Un grand nombre de fenêtres peuvent se briser lorsque cette valeur est dépassée de 10 à 20 fois.
Comme l’explosion et la boule de feu se sont propagées le long d’une basse trajectoire sur l’horizon, l’onde de pression cylindrique s’est certainement étendue avec intensité directement sur le sol.
La partie finale de l’explosion s’est probablement située directement
au-dessus de Chelyabinsk. Cela a été probablement la pricipale raison
des dégâts causés par l’onde de choc.
Nous attendons encore la confirmation des autorités russes que des morceaux du météorite ont été trouvés dans la région. Nous ne disposons actuellement pas d’informations de média confirmant qu’une personne ou une infrastructure aient été touchées par les débris de l’objet lui-même.
Nous attendons encore la confirmation des autorités russes que des morceaux du météorite ont été trouvés dans la région. Nous ne disposons actuellement pas d’informations de média confirmant qu’une personne ou une infrastructure aient été touchées par les débris de l’objet lui-même.
Y a-t-il eu des cas similaires dans le passé ?
DVK : Oui. Le cas récent le plus connu est probablement celui qui a eu lieu en 1908 à Tunguska où un grand météorite ou grand fragment de comète avec un diamètre estimé à 40 m a explosé à une altitude de 5 à 10 km. Ce fut le plus grand « caillou spatial » ayant pénétré l’atmosphère terrestre enregistré à ce jour, bien qu’il y ait eu des impacts beaucoup plus importants d’un point de vue géologique.
L’impact de Sikhote-Aline dans l’ex-Union soviétique avait été causé par un objet ferrugineux ayant une énergie équivalente à 10 kilotonnes de TNT. Il fut alors enfoui en grande partie dans le sol ce 12 février 1947 au lieu d’exploser dans l’air comme cela fut le cas la semaine dernière.
Le 8 octobre 2009, l’entrée d’un objet dans l’atmosphère avait provoqué une boule de feu et une onde de choc au-dessus des îles indonésiennes comparables au cas russe la semaine dernière. L’énergie libérée à l’époque était d’environ 5 kilotonnes.
Quels sont les risques associés à un cas similaire ?
DVK : Les objets géocroiseurs (Near-Earth Objects, NEOs) se réfèrent à des astéroïdes ou comètes d’un diamètre allant de quelques mètres jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres qui tournent autour du soleil et dont l’orbite est proche de la terre.
Actuellement, il y a plus de 600 000 astéroïdes connus dans notre système solaire, dont 9000 NEOs. Dès qu’un objet est détecté, son orbite peut être calculée et un profil individuel de risque peut être développé pour cet objet. Une liste publique contenant ces objets géocroiseurs est régulièrement mise à jour par l’ESA et peut être consulté sur le site : http://neo.ssa.esa.int/web/guest/risk-page.
DVK : Oui. Le cas récent le plus connu est probablement celui qui a eu lieu en 1908 à Tunguska où un grand météorite ou grand fragment de comète avec un diamètre estimé à 40 m a explosé à une altitude de 5 à 10 km. Ce fut le plus grand « caillou spatial » ayant pénétré l’atmosphère terrestre enregistré à ce jour, bien qu’il y ait eu des impacts beaucoup plus importants d’un point de vue géologique.
L’impact de Sikhote-Aline dans l’ex-Union soviétique avait été causé par un objet ferrugineux ayant une énergie équivalente à 10 kilotonnes de TNT. Il fut alors enfoui en grande partie dans le sol ce 12 février 1947 au lieu d’exploser dans l’air comme cela fut le cas la semaine dernière.
Le 8 octobre 2009, l’entrée d’un objet dans l’atmosphère avait provoqué une boule de feu et une onde de choc au-dessus des îles indonésiennes comparables au cas russe la semaine dernière. L’énergie libérée à l’époque était d’environ 5 kilotonnes.
Quels sont les risques associés à un cas similaire ?
DVK : Les objets géocroiseurs (Near-Earth Objects, NEOs) se réfèrent à des astéroïdes ou comètes d’un diamètre allant de quelques mètres jusqu’à plusieurs dizaines de kilomètres qui tournent autour du soleil et dont l’orbite est proche de la terre.
Actuellement, il y a plus de 600 000 astéroïdes connus dans notre système solaire, dont 9000 NEOs. Dès qu’un objet est détecté, son orbite peut être calculée et un profil individuel de risque peut être développé pour cet objet. Une liste publique contenant ces objets géocroiseurs est régulièrement mise à jour par l’ESA et peut être consulté sur le site : http://neo.ssa.esa.int/web/guest/risk-page.
Comment l’ESA contribue-t-elle à détecter des astéroïdes qui pourraient entrer dans notre atmosphère ?
NB: Notre programme de surveillance de l’espace soutient déjà des équipes d’astronomes en Europe afin de permettre des observations continues du ciel. Bien que ces observations soient complexes et demandent des équipements de grande qualité ainsi que des astronomes ayant l’expérience nécessaire, tout revient en fait à un processus assez simple : il faut assembler des images du ciel et vérifier s’il y a des points lumineux qui se déplacent.
Ces dernières années, l’ESA a soutenu plusieurs équipes qui travaillaient dans différents observatoires et qui ont détecté plusieurs objets dont on ne connaissait pas l’existence auparavant, dont l’astéroïde 2012 DA14 qui a survolé la terre vendredi dernier à une distance de seulement 28 000 km.
Cette participation de l’ESA n’est qu’un début car nous devons vraiment nous concentrer sur des stratégies de détection à long terme en augmentant nos capacités d’observation.
Dans le futur, l’ESA a pour objectif de coordonner une vaste étude au sein de son programme de la surveillance de l’espace qui s’appuie sur un réseau de télescopes automatisés d’un diamètre de 1 m. Ce système permettrait un scan complet du ciel toutes les nuits afin de détecter d’éventuels objets mobiles. Il serait capable de détecter des objets ayant la taille de celui qui a explosé en Russie la semaine dernière et cela quelques jours avant leur entrée dans l’atmosphère – à condition que leur approche soit visible dans le ciel noir.
Ce futur système utilisera aussi des observations faites dans l’espace pendant des missions de l’ESA comme Gaia.
Les responsables du programme de la surveillance de l’espace de l’ESA peuvent déjà assurer le financement du premier prototype d’un tel télescope et ont obtenu le mandat des états membres de l’ESA pour commencer son développement. L’étude complète nécessite quatre à six télescopes au total.
NB: Notre programme de surveillance de l’espace soutient déjà des équipes d’astronomes en Europe afin de permettre des observations continues du ciel. Bien que ces observations soient complexes et demandent des équipements de grande qualité ainsi que des astronomes ayant l’expérience nécessaire, tout revient en fait à un processus assez simple : il faut assembler des images du ciel et vérifier s’il y a des points lumineux qui se déplacent.
Ces dernières années, l’ESA a soutenu plusieurs équipes qui travaillaient dans différents observatoires et qui ont détecté plusieurs objets dont on ne connaissait pas l’existence auparavant, dont l’astéroïde 2012 DA14 qui a survolé la terre vendredi dernier à une distance de seulement 28 000 km.
Cette participation de l’ESA n’est qu’un début car nous devons vraiment nous concentrer sur des stratégies de détection à long terme en augmentant nos capacités d’observation.
Dans le futur, l’ESA a pour objectif de coordonner une vaste étude au sein de son programme de la surveillance de l’espace qui s’appuie sur un réseau de télescopes automatisés d’un diamètre de 1 m. Ce système permettrait un scan complet du ciel toutes les nuits afin de détecter d’éventuels objets mobiles. Il serait capable de détecter des objets ayant la taille de celui qui a explosé en Russie la semaine dernière et cela quelques jours avant leur entrée dans l’atmosphère – à condition que leur approche soit visible dans le ciel noir.
Ce futur système utilisera aussi des observations faites dans l’espace pendant des missions de l’ESA comme Gaia.
Les responsables du programme de la surveillance de l’espace de l’ESA peuvent déjà assurer le financement du premier prototype d’un tel télescope et ont obtenu le mandat des états membres de l’ESA pour commencer son développement. L’étude complète nécessite quatre à six télescopes au total.
Le 15 février, une grande boule de feu a été signalée au-dessus de Chelyabinsk en Russie.
Source directe : ESA
Contact : f6agv (AT) free.fr
- Heure de l’impact : 03:20:26 GMT
- Emplacement : 55° 10' N, 61° 25' E
- Angle d’entrée : 20º au-dessus de l’horizontalº
- Vitesse d’entrée : en-dessous de 20 km/s
- Trajectoire : du nord-est au sud-ouest
- Diamètre de l’astéroïde avant l’entrée : environ 17 m
- Energie cinétique : l’équivalent de 500 kt de TNT ce qui correspond à 30 fois l’énergie de la bombe d’Hiroshima
- Hauteur de l’explosion : 15–25 km
Source directe : ESA
Contact : f6agv (AT) free.fr