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mardi 18 décembre 2012

RADIOSONDE HERSTY du 14 décembre 0Z récupérée



























Profil du terrain entre le DPC (dernier point connu) et le point d'impact I.

























La ligne a droite est obtenue par l'intermédiaire de la méthode du triangle.


























Profil le long du trajet donné par la méthode du triangle.

Déroulement :
Comme d'habitude le PC est allumé toute la nuit en veille écran éteint.
A 5 heures du matin réveil (eh oui) et observation de la trajectoire.
Déjà il y a une trajectoire visible, c'est déjà ça car il peut arriver que le ballon ne soit pas
parti de sa base de départ pour une raison technique. Il est rare qu'une radiosonde ne soit pas lâché
sur le centre de Herstmonceux.
Nous avons déjà eu aussi un arrêt de l'émission après le départ !
Ou une erreur de configuration du logiciel de réception ou plus idiot, le récepteur 404.800 MHz qui
n'est pas allumé.
Ou la carte son déconnectée... Bref il faut bien vérifier son installation.

Donc départ vers la zone de chute en direction du DPC (dernier point connu) qui était à l'altitude de 1010 mètres. Il eut été possible de faire mieux mais l'antenne était tournée vers l' Angleterre.

Avant de partir si c'est possible, il est utile de s'assurer de la configuration du terrain, car il peut y avoir
des surprises diverses comme des bois, des villes, des lacs...
A noter : qu'il n'est pas possible de prévoir un point de chute avec certitude !

J'ai entendu dire : "la ballon va tomber sur l' autoroute" !

C'est peu probable, et justement si la prévision indique l'autoroute, c'est plutôt rassurant car le ballon
chutera à côté.
En ce qui concerne cette radiosonde du 14 décembre, jour d'arrivée de la dépression atlantique, la prévision à 12 heures donnait un point de chute vers la ville d' Hazebrouck (59).

Nous constatons qu'en 12 heures de temps et même à 6 heures de temps, les vents ont changé de force et de direction !
Une prévision sur un point précis est hautement fantaisiste et dénote une méconnaissance de l'art de faire
des prévisions et c'est un signe de peu d'expérience ! Car les vents changent constamment !
Je ne reviens pas sur les différentes causes possibles de décalage entre le point prévu (prévi impact) et le point réel (impact).

La chance ou le hasard fait que la distance entre les deux est parfois grande ou parfois petite.
Il m'est arrivé de tomber juste mais c'est exceptionnel et pas une généralité !

Me voilà sur la route à une heure plutôt matinale ! Avant de rouler, la météo instantanée m'indique qu'il ne gèle pas, que la température est supérieure au point de congélation, et que le vent est faible ainsi qu'une absence de pluie. Pas de grattage de pare brise !
Par contre dans la journée il en sera autrement, la dépression que je surveille depuis un moment va nous tomber dessus. Comme tout gaulois, il est normal d'en avoir peur qu'elle nous tombe sur la tête !

Le problème météo est surtout que le sol est froid et que la pluie peut produire du verglas !
Quelques départements ont eu des collisions graves sur autoroute la veille, vues à la télé.

La distance kilométrique est conséquente car avec la prévision, il y avait moins de chemin à faire !
Mais trop tard, étant sur le pied de guerre, pas facile d'aller retrouver son lit !

L'autoroute (à péage) fait gagner beaucoup de temps, ce qui n'est pas négligeable, la radiosonde est posée et ses piles sont en train de s'épuiser. Quand aura lieu la coupure ?
Cette pensée constante fait qu'il ne faut pas trainer et se tromper de direction.

J'arrive enfin dans la zone (voir carte plus haut). Il faut partir avec une carte IGN ou une copie de l'image prise avec GOOGLE EARTH pendant la consultation des données. Prévisions = Imprimante !
--Coordonnées du point DPC.
--Horaire de chute
--Vitesse verticale de chute
--Vitesse horizontale du vent
--Angle de direction du vent
Méthode du triangle.
Avec un peu de temps disponible :  regard sur le profil du terrain le long du trajet par le triangle.

Il fait encore nuit noire, et je me dirige vers l'endroit supposé un peu par estimation sans m'arrêter
pour lire une carte ou un plan. La topographie est encore un peu dans mon souvenir visuel...

L'écoute avec le récepteur et l'antenne 5 élément dans le véhicule ne donne rien : silence total !
Hummm  ?
Mais pas de panique.
Une route relie Cuhem à Beaumetz, dans les environs de la prévi impact.
Je m'arrête au point donné par le triangle :  voir le carrefour en T  image du milieu en haut et à droite.

Rien pas de signal avec une rotation 360°  !  Re humm, me dis-je !
La gonio est indispensable même si on a tous les éléments GPS et les cartes ! Bien sur !

Donc direction route à gauche vers Beaumetz, et le signal de la RS apparait de plus en plus fort !
Il y a un maximum auditif à l'oreille et en conduisant.
Et arrivé aux premières maisons de Beaumetz, le signal chute fortement. Conclusion :
il faut revenir en arrière, avec soulagement d'entendre enfin quelque chose.

Une radiosonde entendue est presque trouvée !  En principe !

Arrêt sur un premier chemin à gauche de la route :   direction précise avec un 360° de la 5 éléments.
Pas de repère visuel particulier !  Mais l'angle par rapport à la route suffit !

Retour sur un autre chemin et même topo :  le 360° qui indique que j'ai dépassé le point de chute.
Voir la seconde image et les chemins au milieu.
Je me trouve sur l'image où il y a  le mot "impact".
Il fait nuit noire, pas de Lune, quelques lueurs au lointain...
Le temps de changer de chaussures pour patauger dans la boue et  mettre la lampe frontale, je remonte
le chemin plus ou moins praticable cailloux ou vieux goudron ? C'est gris mais dur, alors ça va.
L'angle est très précis car j'ai atténué l'entrée du RX en déconnectant la fiche SMA presque totalement.
Mais pas la masse... Pas pratique mais efficace ce truc...

Je décide de continuer un peu de façon à estimer l'angle plus précisément :
-- si les directions de la gonio sur deux points seraient parallèles, ça signifierait que la radiosonde serait lointaine.

Il n'en est rien, et je stoppe la marche sur le chemin quand la direction est bien perpendiculaire à celui ci !

Par rapport aux angles mesurés, je me fais une idée de la distance à parcourir : elle est faible. Good !
Il faut éviter une marche longue en plein champ, surtout quand il fait noir et que la boue est très glissante, c'est usant de marcher dans un bourbier sans fin... dans un petit halo de lumière.

Mais le signal est de plus en plus fort et la réception sans antenne prouve que la RS se trouve à moins de 100 mètres. C'est une estimation à faire avec tous les récepteurs. Certains utilisent l'harmonique 2, qui procure une meilleure direction et l'assurance de la proximité sans erreur ! (RX sur BLU 809.600 MHz).

Et je tombe sur le boitier juste devant moi, avec tout d'abord une vague lueur !
Le voyant vert de la LED est sous la boite et éclaire le boitier par transparence !  C'est Noël avec une guirlande à une LED. 

Grand moment pour tout chasseur de radiosondes, les efforts sont récompensés et le travail de
repérage mené à bien correctement.

Il faut ensuite remonter le fil de nylon assez long qui est dans la direction du vent. Il est bon de relever l'angle
de ce vent au sol pour le comparer à celui  au point DPC ! En général il est placé en ligne !
Une exploitation (debriefing) peut alors se faire avec la méthode du triangle et comprendre pourquoi il y a une différence ou autre considération sur l'aérologie.

Surtout ne pas oublier de prendre des photos de la radiosonde dans son jus, de son parachute aussi et du latex restant in situ. Encore mieux publier tout sur Internet pour les copains qui ont écouté le vol.
Là aussi, on peut essayer de comprendre pourquoi le vol a été court, normal ou long.

 masse de latex restante
parachute avec du latex sur la base des suspentes
suspentes un peu tendues !
antenne GPS pliée :  le choc car vitesse dans les 6 m/s !

Les suspentes du parachute étaient un peu vrillées mais il a fonctionné pas à 100 % mais correctement.

Je n'ai pas pris la photo traditionnelle, vu le vent froid et la position inconfortable dans la boue du champ.
Mais une photo sera jointe à cet article ultérieurement ! (c'est fait).

Ainsi qu'une exploitation des données notamment sur la trajectoire sous parachute. (à faire).

Retour maison au lever du jour par les petites routes guidé par le fidèle GPS : retour domicile !

A bientôt pour un autre récit, les radiosondes à portée se font rares par ici, alors attendons la prochaine occasion de sortir ...

Rappel :   matériel minimum pour une chasse rapide connaissant les coordonnées GPS de l'impact :
-- un récepteur sensible 400-406 MHz.  FM et BLU jusque 900 MHz (facultatif).
-- une antenne 5 ou 7 élèments
-- un GPS pour véhicule  avec les coordonnées  LAT et LON en format  D,d
-- une lampe frontale avec des piles de rechange
-- une boussole
-- une carte IGN ou copie GOOGLE
-- des chaussures de marche ou des bottes
-- des vêtements chauds et pour la pluie.
-- un téléphone portable
-- un appareil photo avec piles de rechange
....

Et si possible partir à deux, ou trois pour le fun  !
 

Contact  :  f6agv AT free.fr