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samedi 17 décembre 2011

RADIOSONDE DE LA TEMPETE du 16 décembre 2011

Elle devait chuter à Bruxelles, vu la force du vent, mais comme souvent les Radiosondes de Herstmonceux se distinguent par des événements inattendus. Cette fois, c'est le lieu de chute qui est très éloigné de celui en prévision. DUNKERQUE à la place de BRUXELLES ! Bigre !
Alors vous allez tout de suite penser que c'est tout à fait normal et que les vents sont "imprévisibles" et qu'en vertu de ce principe, IL NE SERT A RIEN DE FAIRE DES PRÉVISIONS.

Nous allons essayer de comprendre ce qui s'est passé réellement et de comparer la théorie et la pratique.
Je rappelle que si vous pouvez trouver des prévisions sur ce blog, de la Radiosonde de Herstmonceux, c'est uniquement pour tenter d'en tirer quelques enseignements valables pour toutes les autres radiosondes et non pas pour survoler des informations qui en elles mêmes n'offrent pas tellement d'intérêt.

Ma motivation est aussi de constituer des archives précieuses, qui sans le blog resteraient sur des vagues papiers de brouillons et finiraient à la poubelle. Comme je suis radioamateur, j'en fais profiter naturellement, ceux qui voudraient bien jeter un coup d’œil. Combien sont-ils ?  Sont-ils  "timides" et "passifs" ?
Ce blog est "ouvert". Mais pas les commentaires: pas le temps de m'en occuper seul !

Les déductions viennent au fur et à mesure des vols, il y a toujours à apprendre dans ce domaine.

J'ai eu le malheur de demander un jour à un "OM", qui avait récupéré une radiosonde éloignée que j'avais suivi en direct , et  dont je voulais comparer MON point de chute en prévision et SON point de chute réel de SA récupération. Cela s'est soldé par un refus catégorique, il m'a ordonné de retirer immédiatement sous menaces son indicatif F4... de ce blog, et il m'a répondu qu'il effaçait toutes les données du vol immédiatement après la capture ! J'admire !

Une photo est parue de lui sur un autre blog, avec SON indicatif et son pieds sur la boite en polystyrène, comme s' il s'agissait d'une bête abattue après une chasse au sanglier ! Il ne manquait plus que le sang dégoulinant du boîtier.La bête hurlait encore ?

J'ignore si ce comportement est celui de la majorité des "chasseurs de radiosondes" mais je trouve cela navrant, mais c'est son droit, les règles ne sont pas celles en vigueur chez les radioamateurs, qui ne sont
radioamateurs que devant un poste de radio. Cependant, il paraît logique que le comportement et l'esprit
ainsi que l'éthique doivent faire parti de la personnalité de l'individu que ce soit dans la radio, dans la chasse aux radiosondes ou simplement dans la vie de tous les jours :  "fair play, courtoisie..." Cela se perd !

Loin d'être découragé par cette réaction qui m' a profondément déçue, je continue mon travail d'investigation qui se porte sur TOUS les aspects de l'activité des radiosondes et des ballons stratosphériques.

Nous venons d'assister en spectateur à une première traversée TRANSATLANTIQUE par un ballon,
du style RADIOSONDE qui a battu des records de durée et de distance. Mode "floating".
Ces radioamateurs de CALIFORNIE, pour en arriver à ce stade, ont maitrisé la technique à fond, et ils l'ont fait au sein d'une équipe organisée. Voir leur site.

Ma motivation est aussi de partager les informations et l'expérience au niveau français et pas seulement dans MA région, MON département, MON village. Le blog est ouvert à tous, et si vous gérez un blog similaire, pas de problème pour placer un lien vers votre site :  mon adresse est f6agv AT free.fr. Merci. 

Voilà mon propos est de dire que l'activité radiosonde ne se résume pas au côté "exploit sportif" et au repérage "goniométrique" après un démarrage de recherche vaguement dans la zone possible.

L'exploit si on peut parler d'exploit est de savoir:

---qui lance le ballon et de où,
---comment est ce ballon, ses caractéristiques,
---comment il vole, avec quelle trajectoire,
---comment sont les vents et où vont-ils,
---comment il éclate, et pourquoi,
---comment il chute, et à quel endroit,
---comment capter son émission,
---comment prévoir sa chute, et où va-t-il tomber,
---comment comparer les prévisions et la réalité,
---comment sont les incertitudes et les décalages,
---comment sont les mesures, pourquoi,
..... Et bien d'autres choses qui restent à découvrir, il suffit d'avoir un esprit CURIEUX !


Tout d'abord, la dernière prévision pour ce vol était la suivante :

HERSTMONCEUX 161211  0Z  :   50.781N   et   4.179E   ELINGEN   SO BRUXELLES

Le point d'impact réel était  :              51.028441N    et    2.430637E    TETEGHEM - DUNKERQUE

Merci à Jacques F5APQ qui est parti le matin de bonne heure, car il avait enregistré ce vol de nuit, mais vu l'heure sans émission de la radiosonde. Et pas de voyant vert allumé !
Dans ce cas, il est très difficile de trouver une radiosonde dans la nature, surtout si le terrain est tourmenté.
Par ici, il y a encore des champs et statistiquement 70% de chutes dans ces endroits plats et dégagés !

Mais vous savez bien que les radiosondes chutent souvent dans les endroits les plus insolites, alors qu'il y a de la place à côté. C'est ce qui fait leur charme ! N'est ce pas ?

RS HERSTMONCEUX du 16 décembre 2011 dans un champ. Photos F5APQ.

Suivant le temps disponible et l'urgence, il est recommandé de faire une analyse préalable de la situation avant de partir avec les moyens Internet à disposition. Il y a plusieurs méthodes que nous utilisons avec succès.
Cela évite d'une part de parcourir des kilomètres pour rien (vu le prix de l'essence) et de parcourir des centaines de mètres ou des kilomètres à pieds pour rien et de "galérer" . EXPLOIT SPORTIF ?

Je le redis l'exploit dans une chasse n'est pas de "galérer" mais d'avoir était efficace, rapide et "intelligent".

Intelligent parce que parfois on peut faire des erreurs et mettre sa vie en danger, celle des autres ou casser du matériel. Un briefing est donc nécessaire avant de partir ainsi que la vérification des accessoires adaptés
à la chasse. Par exemple, on ne s'embarque pas avec une échelle, si la zone de chute est un champ !

Par contre, si on est sur d'aller en forêt, on embarque des perches, des cordes, de quoi grimper aux arbres (pas de tronçonneuse SVP !).

  L'état du parachute a observer et à photographier.
Il arrive que la vitesse de descente soit très rapide, alors il est intéressant de regarder l'état du parachute au sol. Ici, sur la photo de F5APQ, on distingue les suspentes vrillées. La vitesse de chute était de -4 m/s alors qu'elle aurait pu être de -2,5 m/s.  Dans ce cas, le ballon serait parti atterrir plus loin et probablement à la mer au large de DUNKERQUE ! Voir plus bas, la carte . Cela tient à peu de chose, et il est bon de savoir pourquoi !

Le latex restant, l'enrouleur et le parachute au sol.
Au lieu, de ramasser rapidement tous les "débris" de la radiosonde, comme dans une "scène de  crime" et une enquête, il faut prendre une photo de la masse de latex restant et de toute la chaine de vol.
Relever la direction et la position de la ficelle, droite ou en zig zag (sans vent) par rapport au Nord avec la boussole ou des repères, et relever la position GPS au dessus de la radiosonde. 

La communiquer aux copains qui ont suivi le vol, mais qui sont restés au chaud à la maison, pour info !
Ils sont bien contents de pouvoir vérifier les prévisions. 
Évitez d'écrire :   "la sonde de cette nuit est tombé à l' Est de TRUCVILLE LES OIES".

D'abord, quand le message arrive plusieurs jours après coup, impossible de savoir de quelle nuit il s'agit ? 
Ensuite, la position aussi vague ne permet pas une vérification rigoureuse de la chute. 

En toute logique, il faudrait peser la masse de latex restante (le reste est connu) qui peut varier énormément.
Tracé de la trajectoire (presque) complète sur une carte détaillée.
En vert la montée, et en rouge la descente !
Ne pas dire que la longueur du trajet de descente est au tiers de celui de la montée : c'est faux !
Les montées sont longues si le vent est fort ou inversement courte si le vent est faible. 
Idem pour les descentes. Descentes : ultra courte (sans parachute), courte, normale, longue, ultra longue.
Ne pas perdre de vue, que les vents dans la zone de montée, ne sont pas les mêmes que les vents dans la zone de descente ! Mais une prévision (tendance) avec l'utilisation des données de vent au point de départ, est mieux que rien. Il y aurait une étude plus précise à faire, si on recherche une extrême précision. 
Cette rigueur est à utiliser dans le cas de vol de ballons-radioamateurs, ou de ballons écoles, si on veut 
véritablement retrouver à coup sur le ballon, et vite, très vite avant sa disparition . Voir prévision HD !

Les voyants sont tous "rouges" ! Pourquoi ?
Il s'agit de la dernière trame relevée par le logiciel d'acquisition pendant la nuit. La direction de l'antenne n'a pas été rectifiée puisque l' OM était endormi !  Le relevé n'est pas à ZERO mètre !
Mais ce dernier relevé est le "dernier point connu" n°1 :   dP1 
Il ne permet pas de faire les calculs puisqu'il y a un doute avec les voyants rouges. 
Il faut revenir en arrière avec le curseur pour trouver immédiatement le dernier point avec tous les voyants au vert. Donc des calculs peuvent se faire en toute quiétude. 

  Les voyants sont tous au "vert".  Les données sont bonnes en principe !
Mais quelque chose ne vous saute-t-il pas aux yeux ? 
Regardez la valeur de la température et le DEW point !
Je ne sais pas s' il y avait un problème sur la radiosonde ou si c'était un problème avec le logiciel
de réception ? A vérifier ? Les données sont publiées sur un site.

On a les valeurs du "dernier point connu valable" :    dP2. 
Avant de prendre la route, le dp2 doit être analysé plus ou moins en profondeur avec une ou plusieurs méthodes, que je ne décrirais pas maintenant, elles ont déjà été décrites !

Donc les paramètres importants sont :

---l' heure de chute  pour connaitre l'heure limite de fonctionnement de l'émetteur; 
---l'altitude pression 
---la vitesse de chute du parachute (en négatif car descente)
---les coordonnées du point dP2
---la vitesse et la direction du vent

Avant de prendre la route vers la zone de chute, vous avez noté et enregistré : 

---les coordonnées du point de chute probable. Rentrée dans votre GPS !
NOTA:  il peut y en avoir plusieurs suivant les méthodes, mais ils sont relativement proches.

Votre équipement minimum :

---un GPS avec les coordonnées dedans en D,d 
---un récepteur 400-406 MHz
---une antenne voiture
---une antenne gonio
---une lampe (nuit)
---des chaussures de marche et des bottes
---un véhicule avec plein d'essence....
---un paquet de bonbons... 

Voir checklist et matériel de chasse aux ballons
Oh surprise !  L'altitude d'éclatement n'est que de 15700 mètres, au lieu des 27000 mètres !
Ceci est vu au retour, car le temps manque au départ de l'expédition !  
Mais nous avons une explication de la différence de prévision entre BRUXELLES et DUNKERQUE !

Une analyse peut commencer pour savoir, où serait partie la radiosonde du 16 décembre 2011, si l'enveloppe n'avait pas éclaté prématurément ! 
Les raisons de cet éclatement inhabituel sont un point d'interrogation. Il est utile de recommencer à examiner le latex restant mais l'explication n'est qu' hypothèse et impossible de vérifier.
Les causes de cet éclatement sont multiples :

défaut dans le latex; point faible
orage
micro météorite
un pic vert ? 

Ce qui est intéressant c'est de se poser la question, même si on a pas la réponse tout de suite ou jamais !

Enfin, pour finir, tous les fichiers du vols seront archivés précieusement, pour soit même et à la demande de celui qui voudrait les consulter. Je sais bien que notre loisir est INDIVIDUEL mais il y a les clubs et les copains qui se posent les mêmes questions ou qui découvrent toutes les facettes de cette activité scientifique.

Contact : f6agv AT free.fr

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