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jeudi 10 mars 2011

RS92SGPA HERSTMONCEUX du 9 mars 2011 de 0Z

Les prévisions sont une chose et la réalité en est une autre, ça vous le savez. Nous cherchions la confirmation de cet axiome et surtout en tirer un enseignement pour la suite de nos activités. D'abord faire des prévisions appelées tendances si elles sont lointaines dans le temps avant le vol, et ensuite espérer récupérer les radiosondes.

Cela fait deux activités indépendantes et complémentaires. Chacun peut choisir de pratiquer des prévisions sans aller à la chasse aux radiosondes pour n'importe quelle radiosonde, ou aller récupérer des radiosondes sans faire aucune prévision. Il y en a aussi qui savent faire les deux. En tout cas on est bien d'accord qu'il y a deux domaines dans cette passion.

Faudrait rajouter, une troisième activité qui serait d'exploiter les données récupérées et croyez moi, il y a de quoi s'occuper aussi dans ce domaine.

Les pages de ce blog vous sont ouvertes pour ajouter vos résultats.

1-Prévisions et tendances.
2-Récupération.
3-Résultats.

La récupération des données pourrait se situer dans la partie 2.On récupère le matériel et l'immatériel! 

Ce mardi 8 mars, la dernière prévision H-12 donnait une possibilité de chute de la Radiosonde de Herstmonceux (404.800 en 50.891N et 0.3165E) dans une région assez éloignée et pleine de marais.
Très belle région, qui s'appelle Clairmarais, c'est vous dire qu'il y a de l'eau dans les ruisseaux et les canaux.

Les nuits sont longues en hiver, et dans la nuit du mardi 8 mars au mercredi 9 mars, pas de Lune.

Pleine Lune, qui n'est pas présente!

Il y a toujours le même vent quand les Radiosondes de Herstmonceux viennent nous visiter. C'est facile
de faire des prévisions, pas besoin d'un ordinateur, il suffit de mettre le nez dehors!

Vu la température faible et le vent qui nous glace par effet de sensation, nous préférons sortir une fois la Radiosonde posée. Le PC tourne tout seul la nuit, il est programmé la veille au soir avec le dernier Rinex.
Rendez vous pris à 4h30 locales, pour un départ vers la zone de chute.

Clairmarais cela fait bien une heure de route, tout en allant au rendez vous, sur les routes désertes, je pense déjà à franchir les marécages, et les bois. Le terrain risque d'être sportif!
J'arrive à destination, une lueur à la fenêtre, me dit que mon copain est déjà sur le pieds de guerre. Pour gagner du temps, il fait l'observation du point de chute, l'impact si c'est le point au sol, ou le dernier point
reçu par le logiciel. Je rentre dans la station, et la Radiosonde est encore audible. Et pour cause, le dernier point est situé par très loin sur les collines proches:  encore un vol court disons nous!

On est habitué avec ces Radiosondes à de grandes variations par rapport aux prévisions. Cette fois, cela tombe bien, plus la peine de penser aux marais et au voyage dans la nuit noires sur les routes nationales vides.

Si la Radiosonde chute aussi rapidement après l'éclatement, c'est que le parachute n'est pas efficace à 100% de ces capacités nominales. Autrement dit, les suspentes et le Latex restant sont surement tortillés !
Une indication probante c'est de voir la valeur de la vitesse de descente maximale, environ 30 à 40 secondes après l'éclatement de l'enveloppe Latex.

Cette nuit du 9 mars à 4 heures du matin, nous voyons dans les - 45 m/s. C'est bien une courte !
Il faut récupérer les coordonnées du dernier point transmis par la sonde:  il est à 44 mètres du sol.
La punaise est déjà plantée sur l'écran Google Earth ! Le temps d'imprimer la carte du secteur, il est temps
de prendre la route vers les collines toutes proches.

Le GPS nous fait visiter plusieurs villages, on lui fait une confiance aveugle! Les petites routes sinueuses se succèdent sous l'éclairage des phares.  La Radiosonde est maintenant audible parfaitement, elle est posée dans un endroit mais où? Un simple raisonnement suffit, nous avons les coordonnées GPS à 44 m d'altitude et
la direction du vent, et on s'arrête pour faire un relevé gonio.

 Point d'impact réel

Oui, on utilise à chaque sortie la gonio avec une antenne directive et un petit récepteur dans la main.
La direction est floue, car comme souvent la réception est plus forte dans la direction d'un bois, il y a deux directions. La direction vers le bois est à priori suspecte car les arbres ont la fâcheuse propriété de réfléchir les ondes comme une super parabole ! Le piège serait de rentrer dans le bois !



Il faut lever le doute! Nouveau départ dans le véhicule, Madame GPS nous fait tourner en rond !
Mais nous sommes toujours dans le même endroit car les points de repères sont nombreux, le paysage vers la plaine est magnifique, les lumières brillent vers le terminal du tunnel sous la Manche, et les éoliennes au sommet de la colline nous fournissent 5 points rouges à défaut de Lune.

Ne pas hésiter à prendre la Lune ou des grosses étoiles comme point de repère. Il n'est pas toujours utile de tracer des droites au crayon sur une carte avec l'aide de la boussole. On le fait rarement, mais l'avantage d'avoir une carte à condition de savoir la lire parfaitement, c'est de détecter les obstacles comme les ruisseaux, les habitations, les endroits impraticables et dangereux. Pas question de s'aventurer en prenant des risques, un sens de l'orientation ainsi qu'une expérience de la randonnée, sont bien utiles.

Après avoir fait le tour du secteur à flanc de colline, donc en pente, nous arrivons à l'endroit prévu:
" Vous êtes zarrivé " dit la Madame GPS!
On descend une petite route peu fréquentée qui se trouve sur notre carte imprimée, le signal de la sonde augmente sans cesse au fur et à mesure, alors on continue à rouler une petite distance.

Le véhicule est garé pour ne pas gêner, mais personne à l'horizon, nous sommes seuls, dans la nuit noire, sans les lampes on ne voit rien que des silhouettes et des éclairages! Une lumière s'allume au loin, un véhicule ou une maison?
Il faut faire une nouvelle gonio, et prendre la direction du vent. Nous sommes garé devant un monticule de terre pas loin de la ligne TGV. On se dirige par un chemin perpendiculaire à la lueur des lampes à LED blanches. Et au loin, un minuscule point lumineux vert tellement faible qu'on n'y croit pas, une sorte de luciole se trouve à 50 mètres plus loin.

La gonio avec écoute de la fréquence double: 809,6 MHz commence à donner une direction vers ce point vert:  la Radiosonde est bien dans le champ à droite! Ce n'est pas une illusion.

Mon poste sans antenne, donne un signal caractéristique, qu'il faut avoir dans l'oreille parfaitement.
A droite donc, peut-être à 10 mètres mais il n'est pas possible d'évaluer nous marchons dans des ronds
de lumière au sol. La Radiosonde est posée à plat sur le boitier de piles, c'est une RS92SGPA avec un voyant
vert puissant qui est tourné vers le sol. Nous voyons la lumière verte au travers du boitier plastique!

Le fil nylon va dans le même sens que le vent, il traverse le chemin passe un talus et la parachute est à 25 mètres plus loin dans le champ, avec le Latex.

Tout de suite, on voit que ce parachute est pratiquement fermé (Voir photo). Les plis sont encore tel qu'à la fabrication, les pétales sont comme collés, le Latex s'est enroulé à la base du parachute ce qui le ferme sauf sur deux pétales. L'explication du vol court est trouvée et on en a la preuve !

Il faut rembobiner le fil sur la bobine et revenir au véhicule. Un véhicule passe, sur cette route qui semble un chemin de terre! Nous partons vers la ligne TGV qui n'est pas très loin, cette fois la chance était avec nous!

Retour à la base, il est 5h 21 locales, on a le temps de discuter les résultats et de charger le fichier H0 pour vérifier la prévision. Avec les fichiers READY H-12, H-6 et H0, il y a de quoi examiner la trajectoire et savoir ce qui s'est passé.

Un enseignement à ce vol est que pour un parachute aussi fermé la vitesse finale est de -11 m/s, ce qui fait
un paramètre de descente sur Balloon Trak de  :    11 x  60 =  660 m/mn   à   44 mètres.
La valeur de 650 est retenue.

Si vous avez les coordonnées du point d'impact, sachez que cela peut intéresser les prévisionnistes.











 
 





Trajectoire "complète"
4 points à connaître:

--- le point de départ:    50.891N   et   0.3165E   cabine de Herstmonceux.

--- le point d'éclatement:  altitude, lat, long,

--- le point à vitesse maximal: altitude, lat, long, vitesse

--- le dernier point 1 sur la dernière trame:        

--- le dernier point 2 valable avec tous les voyants verts:  +   vitesse du vent direction et vitesse de descente.


Dernier point 1


Eclatement


Vitesse maximale












































Etat du parachute à l'arrivée au sol:  il est pratiquement fermé sauf à gauche, les suspentes sont réunies à la base sur le bord inférieur et le Latex restant entoure la ficelle. 

La ficelle interne est emmêlée avec des noeuds, de cette façon le manchon et l'enrouleur sont proches du parachute. 


Voici la configuration exacte du parachute et du Latex restant. L'enrouleur est visible au milieu, de cette bobine part la ficelle de 25 mètres environ avec au bout la Radiosonde. 





Les RS92SGPA ont un voyant vert et un interrupteur rouge au dos du boitier de piles. 

Contact:   f6agv AT free.fr 

73 Alain F6AGV