De nombreuses Radiosondes dans les périodes sans Jet Stream chutent à la mer, soit la Manche ou soit la Mer du Nord. Quelques Radiosondes se dirigent vers le détroit du Pas de Calais, arrivent par le Cap Gris Nez et consentent à se poser dans la partie nord du département.
Certaines Radiosondes volent un moment au dessus des terres et repartent vers la Mer du Nord.
Cette fois, le point de chute a été de justesse dans la région de Oye -Plage que nous connaissons
de plus en plus vu le nombre de récupérations dans ce secteur.
Le PC a tourné toute la nuit, et le matin quand l' émission de la Radiosonde est éteinte, il ne reste que les données enregistrées disponibles pour se diriger vers le point d'impact.
Dans le cas, de cette Radiosonde du 9 février le point d'impact à zéro mètre, était connu: 50.95852N et 2.06907E, et c'était aussi le dernier point connu, aucune extrapolation à faire.
Il n'est pas nécessaire de calculer ce point d'impact à partir des données du dernier point connu, si celui ci est au niveau du sol !
Le dernier point connu sur l'écran ci-dessus à 15 mètres est 50.95730N et 2.06984E. Il n'est pas nécessaire non plus de calculer car l'altitude est trop faible. Par contre à partir de 100 mètres ou 500 mètres quand il y a du vent, le calcul du point d'impact est utile. Tout dépend du rapport entre les vitesses: vitesse du vent horizontale et vitesse de descente du parachute verticale. Le rapport peut être de 1, 2, 3, 4 ou 5. Avec la dernière altitude connue, par exemple 500 mètres et un rapport de 5, cela fait une distance à parcourir de 2500 mètres au maximum.
C'est la méthode du triangle déjà décrite plusieurs fois.
L'autre méthode est de refaire une prévision Balloon Track avec:
--- les coordonnées du dernier point connu.
--- le fichier de vent Ready au dernier point connu à H-6 ou mieux à H0.
Tenir compte de la direction du vent au raz du sol, que ne peut pas donner Ready, et du relief ou des obstacles locaux comme des habitations, un bois, une colline... Cette observation se fait en arrivant sur le lieu présumé.
Donc en résumé, il y a deux points à déterminer avant d'aller à la chasse:
--- les coordonnées du dernier point connu, et les vitesses verticale et horizontale de descente du parachute.
--- les coordonnées du point d'impact, pour zéro mètre ou calculées avec le dernier point connu.
Il ne reste plus qu'à prendre la route en ayant programmé son GPS et muni d' une carte du lieu la plus
détaillée possible. A défaut, faire une vue imprimée à partir de Google Earth.
Mieux: une vue rapprochée et une vue à plus grande échelle avec le tracé des routes et des chemins d'accès.
Deux cas sont possibles:
--- l'horaire est dépassé et la Radiosonde est muette. La recherche sera visuelle, avec si possible et suivant les cas une paire de jumelle. En effet, il y a quantité de sacs plastiques ou débris blancs, au sol qui ont toujours l'aspect d'un parachute! Les parachutes rouges sont plus visibles, mais dans ces cas, le chasseur rencontrera une foule d'objets de couleur rouge! Les jumelles peuvent lever le doute et épargner beaucoup de marches inutiles avec aller et retour.
--- la Radiosonde émet encore et avec les coordonnées dont on dispose, et suivant la nature du terrain, une recherche gonio peut s'envisager.
Si il y a un champ immense, il sera peu nécessaire de procéder à la gonio, la Radiosonde étant visible.
Dans le cas, contraire, et si c'est la nuit noire, avec terrain tourmenté, ou mieux un bois, il sera nécessaire
de partir avec l'antenne et le récepteur pour une gonio en nocturne.
La distance à parcourir n'est en principe pas grande mais il arrive que le point d'impact calculé ne se trouve pas exactement au bon endroit, par suite des conditions locales de vent au sol.
La précision est moins bonne si l'altitude du dernier point connu est grande. C'est évident !
Par exemple avec 5000 mètres, le point d'impact peut se situer à 25 km ! La recherche gonio sera indispensable dans ce cas.Avec approche en véhicule.
Dernière chose: si vous arrivez dans ces conditions et que l'émission est sur le point de décliner ou en train de décliner, il ne faut pas perdre de temps. Le mieux est de rester en véhicule et de faire rapidement deux
relevés gonio à distance suffisante pour pouvoir tracer deux droites sur une carte IGN. Si le temps presse, faire la même chose mais à pieds en deux points écartés.
Si un point précis est déterminé au croisement des droites alors il faut s'y rendre et continuer la recherche gonio, avec un atténuateur car le signal sera sans doute puissant. Attention, si l'émission décline, le signal sera faible et de plus en plus faible laissant croire aux chasseurs que la Radiosonde est encore très loin.
Un bon chasseur connait bien l'autonomie des piles ou de la batterie. Faire une estimation par rapport à l'heure d'arrivée sur place et l'heure de décollage.
Le gros problème que nous avons avec les Radiosondes de LANDWICK par exemple est que les piles
sont utilisées largement avant le décollage et le lâché en manuel. La durée de vie de ces piles en vol est variable, et l'émission se coupe quand la Radiosonde est encore en l'air.
Une exception qui confirme cette règle, une récupération a été faite d'une Radiosonde de LANDWICK longtemps après l'impact. Nous avions alors à disposition, une ligne de tracé d'impact obtenue en faisant varier le paramètre de vitesse de descente d'un extrême à l'autre, par exemple de 125 à 400 m/mn et à notre grande surprise une Radiosonde émettait encore suffisamment autour de son emplacement situé en bout de la ligne tracée. Il faut dire que nous n'y croyons pas du tout, avant d'y aller voir.
Mais revenons au cas présent:
Après avoir garé le véhicule au plus proche emplacement, la Radiosonde étant muette. Une marche vers le point d'impact se termine par l'observation visuelle et sans trop de surprise la Radiosonde était située à l'endroit prévu. Il est à noter un détail important, il fallait charger dans SondeMonitor le tout dernier fichier RINEX.
La précision est meilleure avec le fichier RINEX qu'avec le fichier ALMANACH. Des essais l'ont confirmé.
Dans le cas, où le dernier point connu est à l'altitude zéro et qu'on ne trouve pas la Radiosonde à l'emplacement prévu c'est que quelqu'un est passé avant vous !
Sur la photo ci-dessus:
La position de la Radiosonde dans le champ. Faire un relevé avec un GPS, pour comparer.
La direction du vent au sol, donné par la direction de la ficelle. Faire un relevé à la boussole.
Prendre la vitesse du vent au sol avec un anémomètre.
La ficelle est prise sur une paille qui dépasse de la terre, et le parachute a pivoté légèrement, le vent a sans doute tourné un peu par la suite ...
Observez le parachute: il est normalement ouvert.
Observez les suspentes: elles ne sont pas raccourcies par des nœuds ou vrillées.
Le parachute a fonctionné normalement. Ce qui semble assez rare actuellement, il faut le dire.
Observez la masse restante de Latex au dessus du manchon: elle est très faible.
Il faut la peser ultérieurement car elle peut varier énormément,
L'état du parachute, des suspentes et la masse de Latex restante peuvent expliquer pourquoi la vitesse
de descente est aussi variable: -21 à -95 m/s au maximum après l'éclatement et -2,2 à -24 m/s en arrivant
au sol. ( valeurs approximatives en exemple ).
Une autre explication serait imputable à l' atmosphère et à des courants d'air verticaux.
Observez la Radiosonde: son antenne est parfois verticale ou dans une position peu favorable sauf si la Radiosonde se trouve perchée dans un arbre ou une construction, parfois accrochée à une ligne électrique.
Observez le capteur: il est intact, il mérite d'être préservé par la suite dans le transport car les détecteurs sont de très bonnes qualités et peuvent être recyclés pour des mesures météo précises.
Observez l'antenne GPS: elle est intacte. Parfois, un ou plusieurs fils de cuivre sont dessoudés suite au choc.
Le boitier est froid et il n'y a plus de risque avec l'acide des piles à eau avec les RS92SGPA !
La Radiosonde est muette ! L'autonomie est dépassé: fin de transmission vers 6h15 locales et il est dans les 10h bien tassées ! Mais il faut le vérifier... Par contre il y a un voyant vert, encore allumé et un bouton rouge pour l'arrêt ! Quel confort !
L' intérêt du voyant pour nous est de rendre visible la Radiosonde la nuit et à grande distance, sauf si le boitier n'est pas au fond d'un trou !
Le point blanc: ce n'est pas un morceau de plastique !
Le parachute, la Radiosonde, la ficelle et le Latex, il ne manque rien: succès total !
Avant de partir, la petite cérémonie rituelle de rembobinage de la ficelle, petite corvée accomplie
sans problème par Jacques F5APQ.
Retour, en mobile avec évidemment un petit QSO sur 145.550 pour contacter les copains en veille et signaler que tout va bien. Retour à la station et rédaction du compte-rendu de la récupération... Archivages des données et photos, vidéos, prévisions pour la prochaine...
Contact: f6agv AT free.fr
73 Alain