la transition, une radiosonde se pose à portée.
Il y a aussi les radiosondes de 12Z qui ne partent pas toujours, bien que la prévision de chute est tout à fait
idéale. Mais nous ne pouvons rien y faire.
Cette fois, la prévision donnait comme point de chute, le site "LA GRANGETTE" en latitude 50.776N et 1.663E. C'était la radiosonde de Herstmonceux (50.891N et 0.3165E) qui est lâchée toutes les nuits à 0Z, c'est à dire en hiver vers 0h30 heure locale.
Après hésitations, je décide de ne pas partir juste après l'atterrissage de la radiosonde, mais beaucoup plus tardivement : 8 heures environ après une bonne nuit de sommeil récupérateur et suivie d'un petit déjeuner !
En clair, ça veut dire que la radiosonde sera muette, et que les piles seront trop basses pour assurer l'émission et par conséquent pas moyen de progresser avec l'antenne et la goniométrie !
C'est un choix, mais il faut se rappeler la fameuse expression de "l'aiguille dans une botte de foin" !
Malgré ceci, il ne faut pas toujours partir avec le moral à zéro et considérer un certain nombre de choses
avant de partir.
Donc, l'ordinateur a tourné pendant la nuit avec son logiciel de trajectoire et les dernières données en provenance de la radiosonde sont les suivantes :
Le dernier point connu (DP2) :
altitude : 474 m
Latitude : 50.68972N et 1.94396E
vitesse verticale de descente : -2,9 m/s
vitesse horizontale du vent : 7,2 m/s
direction du vent : au 246° (66° pour la boussole, car -180°)
Un simple calcul (méthode du triangle) donne la distance à parcourir dans l'azimut 66° à partir du DP2.
Méthode mise au point il y a quelques temps et qui donne satisfaction. Mais on doit se méfier
des vents qui peuvent changer de direction proche du sol !
Aussi, le moment venu, il faut s'assurer de la direction du vent avec la boussole, en étant sur le terrain, même
quelques temps après l'impact de la radiosonde.
Un petit coup d’œil rapide sur le site GOOGLE EARTH pour voir le profil du terrain (bois, forêt, ruisseau...). Mais comme je l'avais écrit dans le précédent compte rendu, le relief n'est pas visible sur
ce site ! Et justement, on était tout à fait dans le cas considéré :
un DP2 à un altitude et un point d'impact sur une altitude plus grande : un belle colline !
Le résultat du calcul par le triangle donne : 66° et une distance de 1177 m !
Et le point suivant : 50.693275N et 1.95684E au lieu : LE VERVAL.
Il est à remarquer que le ballon-sonde s'est posé plus loin que le point prévu !
Cela veut dire que le vol a été plus long par suite d'un éclatement plus haut (je n'ai pas vérifié) ou
parce que le parachute a bien fonctionné et avec un minimum de latex de l'enveloppe éclatée.
Après ces cogitations, il ne restait qu'à prendre la route, vers le point de chute probable.
Il fait jour et les routes sont praticables même si la boue est toujours présente par endroit.
Arrivée sur le lieu, la première chose à faire est d'écouter la fréquence de la radiosonde :
404.800 MHz en FM. Mais rien, aucun signal ni aucune trace !
La radiosonde a cessé d'émettre et il faut une sacré dose de courage pour poursuivre les
recherches dans ces conditions !
Départ vers une zone de champ labouré, et ensuite des pâtures. La vue est magnifique mais
revers de la médaille, c'est une pente assez raide vers la vallée !
Les collines vers le DP2.
Après avoir exploré le haut de la colline, en fait un plateau, il me faut faire demi tour et changer
de tactique. Je décide d'aller me poster au point de passage de la radiosonde à 474 mètres.
Et à partir de ce point, je sors la boussole pour viser un azimut de 246° donné par la sonde et moins 180°.
Donc vers 66° par rapport au Nord magnétique.
C'est là que j'observe une tache blanche au sommet de la colline, en haut des arbres !
C'est une zone que je n'avais pas pu explorer précédemment, n'étant pas dans l'axe par rapport au DP2.
Il aurai fallu faire un tracé préalable sur une carte IGN au 25000 ème, mais je dois dire que souvent
nous marchons au "flair" ! Ce qui n'est pas très judicieux et occasionne des recherches moins
précises.
Je rappelle que la radiosonde n'émet plus et que dans ce cas, il faudrait travailler avec une carte et la boussole ! Autant pour moi !
Donc, avec ce mince espoir, il faut le dire, je me mets en mouvement vers la colline étant chaussé de mes
chaussures de randonnées !
La tache blanche me sert de repère. Les arbres n'ont plus beaucoup de feuilles alors il n'y a pas de
problème. La direction est un peu plus vers le Nord mais ça reste possible, donc il fallait y aller !
Il ne fait pas encore très clair, et je passe sous une magnifique ligne 400 000 volts en bordure de champ
et juste avant de monter en haut de cette colline !
La pente est raide et par endroit c'est du 45° dans l'herbe mouillée !
Ensuite il y a des ronces et des épineux de plus en plus denses ! La progression est difficile avec la pente
et les broussailles de plus de deux mètres !
Résultat : les nombreuses griffures sur les mains !
Il faut souffrir même sans savoir, si c'est bien le parachute qui est le but à atteindre, ou comme souvent un vulgaire bout de sac plastique blanc envolé !
Après une montée en zig-zag, pour diminuer la pente et en m'accrochant aux épineux, je trouve une sorte
de palier en gazon, qui me permet d'explorer le haut des arbres. Mais rien en vue.
C'est alors que je reprends la boussole pour viser le DP2 depuis le haut de la colline avec cette fois l'azimut 246° !
Donc, demi tour et je tombe sur la vue directe du parachute ! C'est bien ça ! (grande joie interne !).
Il faut redescendre dans les épineux et enfin je suis au pied de l'arbre pas très haut car il est en bordure basse
de ce massif.
Parachute encastré dans les branches, pas très bon tout ça, il va falloir tirer sur la ficelle !
Le fil de nylon descend la pente ! Et re parcours dans les épineux ! (on finit par s'habituer).
le boitier blanc de la radiosonde. Oui mais il faut encore descendre dans le même terrain :
"les épineux" ! Peut-être 30 mètres encore !
Ben oui, faut aller voir de l'autre côté !
Après bien des efforts, il s'avère que la radiosonde n'est pas au bout du fil de nylon !!!
Ce fil est coupé pas très nettement.
Cherchez bien, ce fil est dans la photo parmi les "épineux" !
Retour vers le parachute pour sa récupération difficile car le fil est accroché aux fines branches.
Mais en tirant sous des angles différents, il arrive dans mon sac !
Ainsi que la soupape et son bout de latex !
Avant de partir, il me faut émettre l'idée suivante : (cas fréquent).
Le fil a été stoppé par la ligne haute tension, et le frottement sur ce câble rugueux a coupé les brins, un à un jusqu'à coupure.
La radiosonde est donc au pied du pylône ! Reste à le vérifier, mais encore "aiguille dans botte de foin".
Descente par le même chemin ! Pas le plus long mais le moins mauvais vis à vis des branches hostiles et de la pente ...
Trouvée à 10 mètres du pylône THT ! Et intacte !
En levant la tête, ça donne ceci !!!
La coupure du fil nylon a eu lieu 20 cm avant la radiosonde. Je suppose que le parachute a tiré fort avec un vent de l'ordre de 26 km/h. Le boitier est remonté jusqu'à la ligne électrique et le fil s'est usé par le frottement. En tout cas, voilà une récupération pas facile mais qui se termine bien !
Vue sur le fameux pylône et derrière tout en haut, les arbres qui ont stoppé le parachute qui a continué son vol en solo !
Merci d'avoir tout lu, et à la prochaine fois, si les vents le permettent !
Ah, j'oubliai : la radiosonde en chutant de la hauteur du pylône, sur un sol de craie est bien intacte mais
son interrupteur était OUVERT ! Alors la gonio, ne pouvait pas se faire de toute façon !!!
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